Village et Patrimoine

Une commune, des habitants …

Recensement de la population, Enquête de 2019 à 2023

La commune comptait, au 1er janvier 2021, une population totale de 343 habitants. Cette population est retenue comme population légale au 1er janvier 2024.

Une commune, des hameaux …

La forme de la commune de Marcilly, pincée à l’extrême en son centre, pourrait indiquer le regroupement de deux territoires, nord et sud.

Carte de la commune

Historiquement, Marcilly ne fonctionnait pas autour d’un village central mais sous la forme de fiefs ou de métairies, installations humaines de petite taille assez éloignées les unes des autres, non pas liées entre elles mais plutôt liées à une structure en dehors des limites actuelles de la commune

Il est probable qu’avec le temps un effet de regroupement et/ou de développement se soit produit autour des métairies, les transformant en hameaux.

Les constructions de Marcilly sont dispersées, formant 5 hameaux (Bordebeurre, Le Bourg Neuf, La Jennetière, La Higaudière, Varennes) regroupés à l’extrême nord au pied du coteau et sur le plateau, et un écart (les Bordes) isolé au sud de la commune.

Le Bourg, avec l’église de Villerable en arrière plan, depuis le four à chaux de Villierfaux

 

Le Bourg, bien qu’il accueille les bâtiments symboles d’un centre de village (mairie, école, église) n’est pas le hameau principal et regroupe seulement 10% des habitations de la commune.

 

 

Trois des cinq hameaux sont multi communaux, une partie seulement de leurs constructions étant sur le territoire de Marcilly, les autres faisant partie des communes voisines : Varennes, partagé avec les communes de Thoré la Rochette et Naveil, et La Jennetière et Bordebeurre partagés avec Naveil. Les limites communales « administratives » partitionnent alors des ensembles architecturaux cohérents suivant les rues et/ou routes en cœur de hameau.

Rue du Champ au Bain (depuis la ligne de chemin de fer Vendôme-Montoire)

Une commune, une église St Pierre

Dessin de Julie Colin, architecte – 2011
Dessin de Gervais Launay – 1863

L’église Saint-Pierre a été construite au XIème siècle par le seigneur du lieu et remaniée au XVIII. C’est un bâtiment rustique dont la nef laisse apparaître quelques traces de décors polychromes. Cette nef, couverte d’une voute en lambris, est accolée par une arcade en plein-cintre à une abside semi-circulaire recouverte d’une boiserie caractéristique du XVIIIème siècle et couverte par une voute en cul-de-four.

 « On saisit tout de suite l’importance sociale de cette église et de la cure, isolées au milieu des champs comme le point central de rassemblement des hommes et des femmes de la commune et on imagine, avec plaisir et sympathie, les conversations au milieu des arbres du parvis. On découvre d’ailleurs, sans surprise, qu’un « préau », un « caquetoire » flanque la façade pour protéger les causeurs par jour de pluie. Il n’est pas d’origine et date du XIXème … »
(Olivier LAUTMAN – LE LOIR – déc. 2011)

Les façades extérieures accueillent une Litre funéraire jadis aux armoiries des Rochambeau.

Les quatre vitraux (au-dessus de l’entrée, côté droit de la nef et côté gauche de l’abside), signés J. Fournier de Tours et datés de 1893 ont fait l’objet d’une restauration en 1993. Le « Saint-Pierre » – côté droit de l’abside – et les deux vitraux à losanges-couleurs du côté gauche de la nef, réalisés à la fin des années 1990, sont dûs à l’atelier vitrail de l’Association vendômoise Résurgence.

Le clocher d’origine (à l’est de la nef) qui menaçait ruine a été déposé et reconstruit en béton, en 1959, au-dessus de l’entrée de la nef.

Mais l’ébranlement des cloches a fortement détérioré la charpente causant des désordres importants sur la voute en lambris.

Pour permettre la réouverture de l’église, fermée au public depuis 2007, une première tranche de travaux sur la charpente et la voute débute en janvier 2024. Ces premiers travaux de restauration s’élèvent à environ 300 000 €.

Pour tout savoir de l’histoire de la “Belle endormie”, vous trouverez ci-dessous le résultat des recherches historiques menées par Monsieur Jean-Jacques Renault, historien local, qui a bien voulu se pencher sur le sujet. Ce travail a fait l’objet d’une présentation lors du lancement de la collecte de dons avec la Fondation du patrimoine pour la restauration de l’église le 25 novembre 2023.

Histoire de l’Eglise partie 1

Histoire de l’Eglise partie 2

Conférence du 25 novembre 2023 JJR

Pour contribuer à la restauration de ce patrimoine étonnant, rendez-vous sur le site de la Fondation du patrimoine pour effectuer un don sécurisé et défiscalisé.

La Butte de Marcilly

Le lieu-dit « La Butte de Marcilly » désigne une colline calcaire située à l’ouest de la commune en bordure de la Brisse et de la ligne du TGV Atlantique.

Anémones Pulsatilles
Anémones Pulsatilles

Sa valeur écologique est due à sa particularité géologique (affleurement calcaire), à sa végétation qui tranche avec l’environnement agricole (pins sylvestres, lande à genévriers pouvant abriter une faune variée) et à la présence d’espèces végétales rares et/ou protégées (anémones pulsatilles, orchidées…)

Orchis pyramidal

Cette pelouse calcaire, appartenant à la commune de Marcilly, est repérée à la fois au titre de Zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique et d’Espace Naturel Sensible ; ce terme désignant « un espace écologiquement remarquable qui doit être pérennisé par une gestion appropriée ou restauré, et aménagé en vue d’accueillir du public ».

L’année 2023 a vu aboutir le projet d’Orientation réelle environnementale (ORE) mené avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Loir et Cher (CEN41) dont l’objectif est de protéger le site de manière durable. Un plan de gestion a été établi dans ce cadre, avec un cofinancement Commune – Conseil Départemental – Mécénat Sisley.

Histoires d’eau d’aujourd’hui et d’un autre temps

La Brisse à Berger, limite de commune entre Marcilly et Thoré

 

Le plateau de Marcilly n’est désaltéré que par la Brisse, qui donne ses limites ouest à la commune, et le petit cours d’eau « La Noue » seulement long de quelques centaines de mètres.

 

La Noue ponctuée de saules (Le Bourg)

Pourtant l’origine du nom de la commune semble indiquer une présence ancienne de l’eau bien plus forte qu’aujourd’hui. Marcilly pourrait venir de mots anciens (gaulois, de basse latinité ou francique selon les sources) qui signifient « marais, endroits marécageux ». On trouve d’ailleurs sur la commune plusieurs lieux-dits évoquant l’eau : La Noue, les Noues Piaux, le Bourbier, les marais… Plusieurs textes du XIX siècle témoignent, d’ailleurs, d’une végétation inféodée aux milieux humides en ces mêmes lieux.

La commune de Marcilly et plus largement le département du Loir-et-Cher, se situe au-dessus d’une nappe souterraine très étendue (5 300 km2) stratégique, captive dans les grès et sables du Cénomanien.  Sa profondeur la préserve globalement des pollutions. Le captage, situé à Naveil, qui alimente Marcilly en eau potable se fait à 160 mètres de profondeur dans cette nappe.

Le « lavoir intercommunal » de Naveil-Marcilly

Le 11 décembre 1921,  sous la présidence de son maire, Victor Norguet, le conseil municipal de Marcilly décide d’acheter à Monsieur Julien LOUIS  et Mélanie PORCHER son épouse, domiciliés à Villerable, un ensemble immobilier sis à Varennes, bien composé d’une maison avec source naturelle et lavoir et terrain attenant. Les habitants de Marcilly fréquentent le lavoir et la commune verse une « redevance pour usage ». Mais la commune de Naveil est également intéressée par cet ensemble. Aussi l’achat en commun est décidé pour un montant total de 4 600 frs hors fais, chacune des communes s’acquittant de la somme de 2 750 frs frais compris.

Le 26 août 1923, Marcilly, en accord avec Naveil, délibère sur la conservation du lavoir, l’échange de terrain autour de celui-ci pour construire un chemin destiné à l’accès et la vente du reste des biens afin de créer des ressources nécessaires pour effectuer des travaux urgents sur le lavoir.

Le 20 septembre 1924, Messieurs Houdebert, entrepreneur de maçonnerie, et Monsieur Poulain, charpentier, tous deux à Naveil, dressent des devis pour :

  • Terrassement et maçonnerie … 2  634.83 Frs
  • Charpente et couverture …….. 3 911,00 Frs

Pour un montant total de 6 545.86  Frs, la moitié incombant à Marcilly, soit 3 272.92 frs.

Début et fin d’un syndicat pour l’adduction d’eau potable

A Marcilly, le 23 avril 1939, Monsieur Eugène Fichepain, Maire, convoque son conseil Municipal pour exposer les bases du projet de constitution d’un « syndicat des communes de Naveil, Marcilly et Villerable  en vue du pompage et de la distribution de l’eau de la fontaine de Brénière ».  Le projet est évalué à 3 100 000 frs . L’État interviendrait à hauteur de 60 %, 40 % à la charge des communes à payer sur 30 ans. Pour Marcilly, l’annuité se porte à 2 015 frs, pour 142 habitants – 2,45 frs le m3.

Certainement trop couteux pour Marcilly car la délibération conclut ainsi : « considérant que l’eau potable est très désirable à tous points de vue mais que plusieurs des gros consommateurs de la commune ayant des installations particulières et craignant que beaucoup de petits particuliers ne reculent devant les dépenses nécessaires… » en sursoyant au projet.

Les années difficiles passent et, le 22 juillet 1945, au lendemain de la capitulation de l’Allemagne et anticipant l’effet du grand élan de la planification gaullienne, Eugène Fichepain et son conseil municipal décident d’annuler la délibération de 1939 au motif que « l’utilité du projet alors exposé n’avait pas été comprise par tous ».

Il sollicite alors le concours technique et financier du « Génie rural » pour l’étude et la réalisation du projet d’alimentation en eau potable.

Une délibération du 14 décembre 1949 fait état d’un emprunt par le désormais nommé Syndicat d’Adduction d’Eau Potable de Naveil, Marcilly et Villerable auprès du Crédit National Agricole au taux de 3% pour un montant de 1 225 000 frs. La répartition des remboursements est établie comme suit : 6/9ème pour Naveil, 1/9 pour Marcilly et 2/9ème pour Villerable

Et nous voici en 1952, le 15 décembre. Le maire, Monsieur Ragueneau informe son conseil que le Ministre de l’Agriculture (Camille Laurens – gouvernement Pinay) autorise le Préfet de Loir-et-Cher Pierre Sudreau, à mettre à exécution le projet d’adduction d’eau potable, le Conseil Général accordant un prêt à court terme. Les travaux d’adduction d’eau potable sont donc lancés.

Le château d’eau de la Lézonnière depuis Mondétour

Le syndicat, rejoint, dans les années 1970, par la commune de Sainte-Anne, perdurera jusqu’au 31 décembre 2019. En effet, la compétence est reprise par l’Agglomération Territoires Vendômois. Les derniers travaux du Syndicat en tant que tel, concerneront le renouvellement de canalisations et de branchements particuliers dans la traversée de Varennes et dans celle de Bordebeurre.

Des puits

Le Vieux puits de Bordebeurre

 

Dans les hameaux, on peut croiser, au détour d’une ruelle, des puits, témoins des usages passés….